Statue de Brillat Savarin devant l'Office de Tourisme à BelleyStatue de Brillat Savarin devant l'Office de Tourisme à Belley
©Statue de Brillat Savarin devant l'Office de Tourisme à Belley|Laurent Madelon

Brillat-Savarin

l'enfant du pays

C’est à Belley qu’est né l’inventeur des mots convivialité et gastronomie. C’est dans le Bugey qu’il a grandi et affûté son palais. Jean-Antelme Brillat-Savarin, personnage emblématique du siècle des lumières, a eu mille vies. C’est ce que vous propose de découvrir Florence, guide conférencière, à travers une visite dédiée au célèbre auteur du traité de science culinaire, “Physiologie du goût”.

Le magistrat et l’homme politique

Jean Antelme BRILLAT-SAVARIN naît à Belley le 2 avril 1755, dans la maison familiale située aujourd’hui au n° 62 de la Grande Rue.
Issu d’une famille de juristes (son père, Antelme, est procureur du Roi à l’Election de Belley, un de ses frères est magistrat), il fit ses études au collège de la ville, puis rejoint la faculté de droit à Dijon.

Par la suite, il devint avocat au barreau de Belley.

Elu député du Tiers-Etat aux Etats Généraux en 1789, il siégea à l’Assemblée Constituante.
Contrairement à une croyance répandue, il était favorable à la peine de mort, qui, selon lui, avait un effet dissuasif.
Il fut tour à tour Président du Tribunal civil de l’Ain, puis juge de cassation.

Son exil aux Etats-Unis

Dans un contexte de terreur, il apparut comme modéré, et fut destitué le 10 août 1792.
Il fut élu malgré tout Maire de Belley en 1793.
Dénoncé par le parti montagnard, il fut accusé de fédéralisme, d’être l’auteur de troubles à « Belley régénéré », et d’avoir conspiré contre la Révolution.
Convoqué devant le Tribunal révolutionnaire, il s’enfuit en Suisse, puis passa en Hollande, accompagné du Baron Jean-Antoine de Rostaing, commissaire à l’Armée des Alpes.

En juin 1794, à Rotterdam, ils embarquèrent à bord du « Friendship » et mirent 24 jours pour gagner New York.
A New York, Brillat-Savarin devint 1er violon au théâtre de la ville et donna des cours de français.
Il revint en France en 1797.

Son retour en France

Il fut alors nommé secrétaire de l’Etat-Major du Corps d’armée d’Augereau, en Allemagne, puis commissaire du gouvernement au tribunal de Versailles.
Après le 18 brumaire, il entra comme conseiller à la cour de cassation.

Déjà malade, il assista à la cérémonie anniversaire de la mort de Louis XVI le 21 janvier 1826. Il décèda quelques jours plus tard d’une pleurésie, le 2 février 1826, à l’âge de 71 ans.
Il est enterré au cimetière du Père Lachaise.

L’écrivain

Les goûts de Brillat-Savarin étaient très éclectiques, même s’il est principalement connu pour son ouvrage de gastronomie, « Physiologie du goût ».
Il était féru de musique comme de chasse, de philosophie et d’astronomie.
Il écrivit plusieurs ouvrages : en 1819 un « Essai historique et critique sur le duel », et un « Mémoire sur l’archéologie de la partie orientale du département de l’Ain (Bugey) ».

Le Gastronome

La Physiologie du goût est un code de gastronomie, un traité de science culinaire.
Ses méditations reflètent les moeurs de la Société de l’Empire, dans son ensemble très gourmande.
Selon Balzac, « aucun auteur n’avait su donner à la phrase française un relief aussi vigoureux » depuis le XVIe siècle.
L’ouvrage fut mis en vente le 1er février 1826. Brillat-Savarin ne put assister à son succès.
Les droits d’auteur furent vendus par ses héritiers pour payer les droits de succession.

Citations et aphorismes de Brillat-Savarin :

« Un dessert sans fromage est une belle à qui il manque un œil »
« Dis moi ce que tu manges, je te dirai qui tu es »
« La gourmandise est ennemie des excès »
« Ceux qui s’indigèrent ou qui s’enivrent, ne savent ni boire ni manger »
« Qu’est-ce que la santé ? C’est du chocolat »
« La table est le seul endroit où l’on ne s’ennuie jamais pendant la première heure »
« Convier quelqu’un, c’est se charger de son bonheur pendant tout le temps qu’il est sous votre toit »
C’est à Brillat-Savarin d’ailleurs que l’on doit la popularisation du mot convivialité.

La maison natale de Brillat-Savarin à Belley

n°62 Grande Rue
Contrairement aux autres bâtiments de la maison natale de Brillat-Savarin, la façade date de la reconstruction de la Grande Rue (XVe siècle) avec les arcades à gorges, les portes en accolade du couloir d’entrée et la tour de l’escalier.
Le linteau des 2 portes au bout du couloir est caractéristique du XVIIe siècle.
Les arcades sur cour représentent la transition entre le XVIe et le XVIIe siècle.
Cette maison a appartenu à la famille Brillat-Savarin jusqu’au 18 Germinal an III (1795) où elle fut vendue.
Plus tard les douanes la rachetèrent et firent construire le grand bâtiment administratif sur la gauche de la cour, ainsi que la galerie de bois pour le relier à la maison principale (début XIXe siècle).
L’intérêt de cette maison est donc surtout sa variété d’architecture. Le puits du Loup était commun avec la maison voisine. La cour de cette maison fait partie du circuit de visite du cœur historique de Belley.

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